
Eviter les risques psychosociaux et le stress
Pacte de confiance rompu
En prenant le pouvoir, le capitalisme financier et actionnarial, dont le critère dominant est la rentabilité immédiate, a entraîné de fortes pressions sur les entreprises et leurs salariés. « L’homme, le salarié, dans tout cela, pèse bien peu de chose », explique l’auteur. Lorsque le pacte de confiance entre le salarié et l’entreprise est rompu, le mal-être s’installe.
Si l’auteur ne souhaite pas abandonner le principe de la libre entreprise, il milite pour le développement d’approches plus qualitatives. Il se réjouit ainsi de l’émergence du concept de performance sociale en contrepoint de la performance économique.
Mettre en place un management éthique, qui évalue régulièrement l’état de bien-être des salariés, est-il suffisant à faire disparaître le stress et la souffrance au travail ? M. Forget en doute. Globalisation, concurrence, évolutions technologiques : l’environnement dans lequel les entreprises évoluent continuera de faire peser des contraintes fortes. « Ces contraintes feront que le monde de l’entreprise restera un monde dur, difficile, éprouvant, exigeant, ce qui rejaillira nécessairement sur les collaborateurs et leurs managers. En ce sens, le pire est peut-être à venir. »
Développer son autonomie
Si le management éthique peut atténuer le poids des pressions, il n’est pas le seul facteur d’amélioration du bien-être au travail. Pour mieux s’en sortir « les salariés devront, de plus en plus, développer des ressources et des compétences personnelles », notamment une grande capacité à apprendre et à désapprendre pour garantir une employabilité durable mais aussi une résistance au stress, une capacité à s’adapter, à s’innover.
« En effet, quels que soient à un moment donné les aides, les soutiens, les moyens qui peuvent être mis en œuvre par une entreprise, une organisation ou les pouvoirs publics, la réalité du monde d’aujourd’hui et de demain fait que nous ne pouvons plus, ou de moins en moins, nous reposer sur des garanties, des sécurités externes à la personne. »
Pour M. Forget, l’Education nationale ne doit plus se contenter de transmettre un savoir qui devient vite obsolète, mais aussi « préparer psychologiquement et équiper techniquement les étudiants à s’en sortir positivement, dans le monde tel qu’il est », en proposant des formations au travailler ensemble, au traitement de l’information, mais aussi à la résolution des problèmes et à la gestion et la prévention du stress.
Tout comme les collaborateurs doivent développer leur autonomie en entreprise, les citoyens doivent le faire dans la vie plus globale. « Le temps de la précarité, de l’éphémère et de l’incertitude est advenu. Dans un monde marqué par le changement permanent, l’incertitude, la redistribution des cartes politiques et économiques… Chacun, dans sa vie personnelle et professionnelle, doit devenir sa principale source d’orientation et sa principale ressource. »
Pour en savoir plus sur la prévention des risques psychosociaux, retrouvez cette article : http://www.lemonde.fr/emploi/article/2015/07/30/le-mal-etre-au-travail-n...