Travailler dans une entreprise où les hommes sont majoritaires peut avoir des conséquences sur la santé des femmes. C'est la conclusion d'une étude menée auprès de plusieurs sociétés par l'université de l'Indiana. Les conséquences ? Les salariées sont plus stressées et plus vulnérables aux maladies, cequi accroît le risque de mortalité.
En plus de gagner moins que les hommes au travail, les femmes ont plus de risques d’être en mauvaise santé quand elles évoluent dans un milieu majoritairement masculin. L’université de l’Indiana, qui a mené une étude sur le sujet, affirme que dans ce cas-là, les femmes sont plus exposées au stress. Pour quelles raisons ? Le sentiment d'isolation sociale, la pression liée à la performance, le harcèlement sexuel, les obstacles à leur évolution dans l’entreprise, sans oublier les doutes émis par leurs collègues masculins quant à leurs compétences et le peu de soutien que leur témoignent ces mêmes collègues.
Selon le magazine Time, l’étude, menée auprès de 440 femmes, se concentre sur des employées travaillant dans un environnement à 85 % masculin. Sont principalement concernés les domaines de la construction, de l’ingénierie, de la peinture et du jardinage. En évaluant le taux de cortisol - hormone qui régule le stress - de ces femmes, les chercheurs ont découvert une variation anormale : « Les femmes qui ont des postes plutôt masculins ont des fluctuations irrégulières au cours de la journée, significatives d'un moins bon état de santé », affirme Bianca Manago, l'une des doctorantes de l’université de l’Indiana. Or l'exposition au stress peut avoir de graves conséquences. Sur le long terme, les personnes qui y sont constamment exposées sont davantage vulnérables et tombent plus souvent malades que celles qui n'y sont pas exposées. Leur risque de mortalité est aussi plus important.
Le sexisme au bureau, une pratique à ne pas minimiser
Une ambiance sexiste au travail aurait des répercussions sur la santé des femmes. Une étude publiée le 27 août souligne que les commentaires malveillants et un climat discriminatoire au bureau sont aussi dangereux que le harcèlement et la coercition sexuels. Dans la revue The Psychology of Women Quarterly, les auteurs de l’étude affirment qu’il ne faut pas minimiser les conséquences de telles pratiques : « Les entreprises devraient avoir une tolérance zéro face au sexisme ordinaire, comme elles le font avec le harcèlement. »
En France, selon un rapport du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle daté du 6 mars 2015, 80 % des femmes salariées se déclarent régulièrement confrontées à des attitudes ou à des décisions sexistes. Elles sont tout aussi nombreuses à avoir entendu des blagues de mauvais goût sur les femmes ; 50 % avouent même en avoir été la cible. Un sexisme qui « fonctionne comme un redoutable instrument d’exclusion des femmes de la sphère professionnelle », d'après le même document.
Pour en savoir plus sur cet article et sur la prévention des risques au travail: http://madame.lefigaro.fr/societe/les-femmes-travaillant-avec-une-majori...